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Deux gardes civils tués dans un attentat à Majorque

L’attentat non revendiqué survient au lendemain d’une explosion à Burgos au pays basque, qui n’a pas fait de blessés, et à la veille du 50e anniversaire de la création de l’ETA. L’île a été bouclée.

Deux gardes civils ont été tués jeudi dans l’explosion d’un véhicule piégé jeudi vers 14H00 devant une caserne de la garde civile des Baléares, dans un attentat semblant porter la marque de l’ETA qui célèbre vendredi les 50 ans de sa fondation.

L’explosion, qualifiée de puissante, s’est produite dans une zone touristique et a également fait «plusieurs blessés», selon une porte-parole du gouvernement régional des Baléares interrogée par l’AFP. Selon les médias, une bombe ventouse a été placée sous le véhicule des deux gardes civils, et a explosé à l’intérieur de la caserne à Palmanova, dans la commune de Calvia, selon une méthode couramment employée par l’organisation indépendantiste basque ETA pour ses attentats.

Date symbolique ?

Cette explosion intervient au lendemain d’un attentat à la voiture piégée contre la caserne de la garde civile de Burgos (nord) attribué à l’organisation indépendantiste basque ETA et qui a fait 64 blessés légers. Elle s’est produite à la veille de la date anniversaire de la fondation de l’ETA, il y a 50 ans, le 31 juillet 1959, en pleine dictature franquiste, par un groupe d’étudiants nationalistes basques d’inspiration marxiste-léniniste.

L’ETA, qui figure sur les listes des organisations terroristes de l’Union européenne (UE) et des Etats-Unis, est tenue pour responsable de la mort de 826 personnes en 41 ans d’attentats pour l’indépendance du Pays Basque, sans compter les deux morts de jeudi.

L’agence de presse basque Vasco Press souligne que cet attentat s’est produit 18 ans jour pour jour après l’explosion de deux voitures piégées à Majorque qui avaient fait deux blessés le 30 juillet 1991.

Mercredi, 64 personnes, dont des femmes et des enfants, avaient été légèrement blessées dans un attentat à la voiture piégée attribué à l’ETA devant la caserne de la garde civile de Burgos.

La garde civile espagnole est une cible privilégiée de l’organisation clandestine, affaiblie ces dernières années par des coups de filet policiers à répétition en France et en Espagne.

Départs de l’île interdits

La préfecture de Majorque a annoncé jeudi l’interdiction des départs par voie maritime et aéroportuaire depuis l’île touristique de l’archipel des Baléares pour «éviter la fuite des terroristes», après l’explosion d’une bombe qui a tué jeudi deux gardes civils espagnols.

«En raison de l’attentat de la mi-journée dans la municipalité de Calvia, les forces de sécurité ont mis en marche l’opération +Jaula+ (»cage» en espagnol, ndlr) qui consiste à fermer l’île de Majorque, pour éviter la fuite des terroristes», indique la préfecture dans un communiqué.

«Cela signifie que les départs à partir du port, des aéroports et des ports de plaisance sont fermés» pour une durée indéterminée, est-il ajouté.

Le communiqué ne fait pas en revanche état d’une interdiction de se rendre sur l’île de Majorque, où la saison estivale bat son plein et des dizaines de milliers de touristes sont attendus pour le mois d’août.