Etats-Unis
Le président américain a gracié des individus mis en cause dans l'enquête sur l'ingérence russe dans l'élection de 2016 et d'autres impliqués dans le scandale de la société de sécurité privée Blackwater en Irak

Le président américain Donald Trump a annoncé mardi une quinzaine de grâces et avoir commué partiellement ou complètement les peines de cinq personnes. Ces mesures devraient déclencher de nouvelles controverses alors que le président républicain refuse d'admettre sa défaite à l'élection présidentielle du 3 novembre face à Joe Biden, mais doit quitter la Maison-Blanche le 20 janvier.
Une grâce totale a ainsi été consentie à George Papadopoulos, un ancien conseiller diplomatique de Donald Trump pendant sa campagne de 2016 qui avait reconnu avoir menti au FBI à propos de ses contacts avec un intermédiaire qui avait promis de le mettre en relation avec des responsables russes.
Lire aussi: Dans l’affaire russe, Donald Trump est cerné
Il avait coopéré avec les enquêteurs du procureur spécial Robert Mueller qui avait conduit deux années d'investigations sur une possible collusion entre la Russie et l'équipe Trump. L'enquête n'avait pas pu conclure à l'existence d'une entente entre Moscou et le milliardaire républicain.
Papadopoulos avait purgé douze jours de prison. «La grâce d'aujourd'hui corrige le mal infligé à beaucoup de gens par Mueller», a déclaré la Maison-Blanche.
Des mesures critiquées par les démocrates
Un avocat néerlandais, Alex van der Zwaan, a également été gracié mardi par Donald Trump après avoir été mis en cause dans l'enquête russe.
Fin novembre, Donald Trump avait déjà gracié Michael Flynn, son ancien conseiller à la sécurité nationale, également mis en cause dans la même affaire.
Sur le même sujet: Donald Trump gracie son ex-conseiller Michael Flynn
Des grâces ont, en outre, été accordées mardi par le président américain à quatre anciens employés de la sulfureuse société de sécurité privée Blackwater, impliqués dans les meurtres d'Irakiens en 2007. L'un de ces gardes de sécurité, Nicholas Slatten, a été condamné à une peine de prison à vie.
Ils avaient été reconnus coupables d'avoir pris part à une fusillade à Bagdad le 16 septembre 2007, un épisode sanglant qui avait provoqué un scandale international mettant notamment en lumière le recours à des sociétés privées par l'armée américaine. Il avait accru le ressentiment des Irakiens à l'égard des Etats-Unis. Quatorze civils irakiens avaient été tués et 17 autres blessés. Les gardes de Blackwater avaient affirmé avoir agi en état de légitime défense.
Sur Blackwater: Le procès des dérives de la privatisation de la guerre
Les démocrates ont vivement critiqué ces mesures de grâce. «Trump place la loyauté au-dessus de tout le reste: au-dessus de l'état de droit, au-dessus de notre démocratie, et certainement au-dessus de la justice», s'est insurgé Adam Schiff, président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants.
Lie to cover up for the president? You get a pardon.
— Adam Schiff (@RepAdamSchiff) December 23, 2020
Corrupt politician who endorsed Trump? You get a pardon.
Murder innocent civilians? You get a pardon.
Elect a corrupt man as president?
You get a corrupt result.