Éditorial
AbonnéOPINION. Obsédé par sa réélection, le président des Etats-Unis place son propre agenda au-dessus du bien-être de ses concitoyens. Son message, confus, lui fait perdre des points

Un empereur tyrannique et vaniteux qui joue de la lyre en regardant Rome s’embraser. Cette comparaison avec Néron, Donald Trump nous l’a lui-même offerte sur un plateau d’argent en tweetant, le 9 mars, une image le montrant, l’air satisfait, jouant du violon sur un fond orange, avec ce commentaire: «Mon prochain morceau: rien n’arrêtera ce qui se prépare.» Elle s’applique particulièrement bien à sa gestion de la pandémie. Donald Trump paraît parfois regarder l’incendie s’étendre. Pire: contribuer à ce qu’il se répande.
Who knows what this means, but it sounds good to me! https://t.co/rQVA4ER0PV
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) March 8, 2020
Who knows what this means, but it sounds good to me! https://t.co/rQVA4ER0PV
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) March 8, 2020
Ces derniers jours, alors que le coronavirus a déjà provoqué plus de 84 000 morts aux Etats-Unis, il a, pêle-mêle, soutenu des manifestations anti-confinement fréquentées par des Américains lourdement armés, suggéré d’avaler des désinfectants pour guérir du Covid-19, minimisé les risques pour la santé publique et enjolivé le bilan de la pandémie. Son but: déconfiner et relancer les activités économiques. Son obsession: être réélu le 3 novembre. Mais à quel prix? Lors d’une audition devant le Sénat mardi, l’épidémiologiste Anthony Fauci, figure respectée de la task force Covid-19 de la Maison-Blanche, a été très clair: un déconfinement hâtif pourrait avoir de «très graves conséquences». Y compris sur le plan économique.