38 personnes ont perdu la vie et 166 ont été blessées dans un double attentat à la bombe perpétré samedi au coeur d'Istanbul, a indiqué le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu. La plupart des victimes sont des policiers. Un précédent bilan fourni par les autorités faisait état de 29 tués et 69 blessés.

Par ailleurs, 10 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue en lien avec cette attaque, la dernière d'une vague d'attentats qui a ensanglanté la Turquie depuis l'été 2015, a indiqué Süleyman Soylu. La double attaque s'est produite à proximité du stade de l'équipe de football de Besiktas.

Pas revendiquée

Selon le ministre de l'Intérieur, un véhicule piégé a explosé à proximité d'un véhicule de transport de la police à 22h29 (à 20h29 en Suisse) devant la Vodafone Arena. Et 45 secondes plus tard, un kamikaze s'est fait exploser au milieu d'un groupe de policiers dans le parc voisin de Maçka. Le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus a dénoncé une «attaque terroriste qui visait clairement les forces de police antiémeute».

Cette double attaque, qui n'a pas été immédiatement revendiquée, a frappé un quartier touristique d'Istanbul, situé entre l'emblématique place Taksim et l'ancien palais impérial de Dolmabahçe, sur la rive européenne de la mégalopole turque.

Après les explosions, les autorités ont rapidement bouclé tous les accès au quartier du stade, aux abords duquel des dizaines de policiers, mitraillette en bandoulière ou arme au poing, empêchaient tout passage, tandis qu'un hélicoptère survolait le quartier.

Deux explosions et des coups de feu

Des dizaines d'ambulances arrivaient sur place toutes sirènes hurlantes, pendant que d'autres s'éloignaient des lieux avec des blessés à leur bord, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Un agent de sécurité en poste dans un immeuble situé à proximité du stade a raconté avoir entendu «deux explosions à moins d'une minute d'intervalle», suivies de «coups de feu».

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Ces explosions se sont produites dans un quartier très fréquenté, au croisement d'importants axes routiers et de lignes de transport en commun. «Il apparaît que ces explosions, qui se sont produites juste après le match Besiktas-Bursaspor, avaient pour but de causer le plus grand nombre possible de victimes», a souligné M. Erdogan.

Un témoin de l'explosion a affirmé, sous couvert d'anonymat, avoir vu «des morceaux de corps voler». Un autre journaliste de l'AFP a pour sa part vu un bus municipal, utilisé pour transporter des policiers, dont les vitres avaient volé en éclats.

«Des terroristes (...) ont attaqué nos forces de sécurité héroïques qui assuraient la sécurité de nos supporters et des supporters de l'équipe visiteuse Bursaspor. (...) Nous nous dresserons contre ces lâches», a réagi le club de Besiktas dans un communiqué.