Le Parti démocrate du Japon (PDJ), principale force d’opposition, est donné favori pour remporter les législatives et mettre ainsi un terme à plus d’un demi-siècle de domination du PLD sur le Japon.
Taro Aso, 68 ans, dont la cote de popularité est en chute libre dans les sondages, fait face à un front de critiques au sein de son propre parti, où de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer publiquement sa démission, avec le mince espoir de sauver le PLD du désastre annoncé.
Conscient que ses jours à la tête du parti et du pays sont comptés, Taro Aso semblait prêt, selon certains organes de presse, à convoquer des élections législatives dès le 8 août, afin de couper l’herbe sous le pied à ses détracteurs. Mais les caciques du PLD ont apparemment réussi à le convaincre de ne pas précipiter le calendrier, afin de permettre aux députés de la majorité de digérer la défaite de dimanche à Tokyo et se préparer à la rude bataille électorale qui s’annonce.
Pour la première fois depuis plus de quarante ans, le PLD a en effet perdu sa place de premier parti au sein de l’assemblée municipale de la capitale, relégué à la deuxième place par le PDJ, qui réussit avec ses alliés de l’opposition à prendre le contrôle du parlement local.
Le chef du PDJ, Yukio Hatoyama, 62 ans, qui pourrait devenir Premier ministre en cas de victoire de l’opposition aux législatives, a annoncé que son parti allait déposer une motion de censure au Parlement contre Taro Aso «dès que possible».
Taro Aso, qui a pris ses fonctions en septembre 2008, est le troisième Premier ministre en trois ans, depuis le départ du très populaire Junichiro Koizumi. Certains caciques du PLD prônent la désignation immédiate d’un nouveau président du parti, qui deviendrait automatiquement Premier ministre comme le prévoit la Constitution, en vue des élections.