Emmanuel Macron démonétisé à l’intérieur mais aussi à l’étranger
ANALYSE. Pour ressusciter son quinquennat, le président français s’exprimera lundi soir après le tollé provoqué par la promulgation de son texte samedi à l’aube. Mais on voit mal comment il pourrait retrouver l’autorité de ses débuts. En France comme en Europe et dans le monde
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La rapidité des réactions unanimement critiques sur les déclarations d’Emmanuel Macron concernant Taïwan la semaine passée montre que quelque chose est cassé dans la perception de ses prises de position, en France mais aussi dans le reste du monde. Même ses alliés n’hésitent plus à l’accuser ouvertement. Le bénéfice du doute a disparu. Le roi est nu.
La séquence du débat enflammé sur sa réforme des retraites aura peut-être été le dernier clou dans le cercueil de la glorieuse influence macronienne. Tout d’abord, sur le plan intérieur, le directeur général délégué de l’institut de sondage Ipsos, Brice Teinturier, nous disait la semaine passée que, pour lui, l’enseignement principal de cette période n’est pas un blocage du pays, ou même une crise des institutions, mais un «dysfonctionnement majoritaire très clair qui est apparu pour la première fois à ce point sous la Ve République». Le président et son gouvernement ont fait la preuve qu’ils étaient définitivement affaiblis par l’impossibilité de construire une majorité ainsi que par leur recours au passage en force, malgré l’importance du mouvement social et de la colère dans l’opinion.