Ils ont réussi à chasser les djihadistes de plusieurs villages que ces derniers contrôlaient autour d’Amerli depuis le 18 juin. «Nos forces sont entrées dans Amerli et ont brisé le siège», a déclaré à l’AFP le général Qassem Atta, porte-parole des services de sécurité. «Il s’agit d’un succès très important», a-t-il dit, soulignant que des combats avaient toujours lieu dans certains secteurs.
Selon un commandant de milice, des combattants kurdes et des miliciens entouraient Souleiman Bek et Yankaja, deux localités au nord d’Amerli tenues par les insurgés.
La résistance d’Amerli
Les quelque 20 000 habitants d’Amerli ont pris les armes et résisté durant plus de deux mois à l’un des sièges les plus longs depuis le début de l’offensive djihadiste en Irak le 9 juin.
Ils manquaient d’eau, de nourriture et de médicaments. Plusieurs pays occidentaux ont largué de l’aide humanitaire au cours du week-end.
Et «en soutien à l’opération humanitaire», les Etats-Unis ont procédé à «des frappes à proximité contre des terroristes de l’EI».
L’ONU craignait un «massacre» en cas de prise de la ville par les djihadistes.
L’entrée des forces irakiennes dans la ville est l’un des rares succès enregistrés face aux djihadistes, après la déroute de l’armée au début de l’offensive des insurgés menés par l’EI qui se sont emparés en quelques jours de larges pans de territoire.
Plus au sud, à Ramadi, ville tombée dès le début de l’année aux mains d’insurgés sunnites, un double attentat suicide contre les forces de sécurité a fait au moins 13 morts, selon la police.
Nouvelles frappes américaines
Commencé le 8 août, le soutien aérien américain, premier engagement militaire des Etats-Unis en Irak depuis le retrait de leurs troupes fin 2011, a joué un rôle crucial dans la prise à l’EI le 17 août du barrage de Mossoul (nord), le plus important du pays, par l’armée et les forces kurdes, qui ont reçu en outre des armes de Washington.
Au total, 120 frappes ont été menées par les Etats-Unis depuis le 8 août.
Accusé par l’ONU de «nettoyage ethnique», l’EI, également engagé en Syrie voisine, multiplie les exactions dans les régions conquises dans ces deux pays et poussant à la fuite des centaines de milliers d’habitants.
Plus de 1,6 million d’Irakiens ont été déplacés cette année par les violences, dont 850 000 durant le seul mois d’août.
Un grand nombre d’habitants membres des minorités yézidie, chrétienne et turcomane ont dû quitter leurs foyers devant l’avancée de l’EI dans le Nord, craignant pour leurs vies.
Selon une ONG syrienne, des dizaines de femmes yézidies capturées par l’EI en Irak ont été forcées à se convertir à l’islam puis «vendues» pour être mariées de force en Syrie à des combattants du groupe.