En résidence surveillée
Accusé par les autorités turques d’activités «terroristes» et d’espionnage, le pasteur Andrew Brunson a été placé il y a tout juste une semaine en résidence surveillée après un an et demi de détention. Rejetant toutes les accusations portées contre lui, il risque jusqu’à 35 ans d’emprisonnement.
«Nous croyons qu’il a été victime d’un traitement injuste et injustifié de la part du gouvernement turc», a commenté Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison-Blanche, en annonçant les sanctions contre ces responsables turcs. Süleyman Soylu et Abdulhamit Gül ont dirigé des organisations gouvernementales turques responsables de violation des droits de l’homme, estime le Trésor pour justifier ces mesures.
Erdogan dénonce le ton menaçant de Washington
Parallèlement à l’annonce de ces sanctions, le Département d’Etat américain a indiqué que le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait parlé au téléphone avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu et allait le rencontrer cette semaine à Singapour pour demander la libération du pasteur américain. Par ailleurs, Mike Pence, chrétien évangélique comme Andrew Brunson, a désigné le pasteur comme une «victime de persécution religieuse» dans une Turquie à majorité musulmane et réclamé la «libération d’un homme innocent» sur Twitter.
The U.S. government imposed harsh economic sanctions on Turkey and will continue until President Erdogan and the Turkish government release Pastor Brunson and return this innocent man of faith to the U.S. https://t.co/2q1J9YsWfO
— Vice President Mike Pence Archived (@VP45) 1 août 2018
«La Turquie n’a aucun problème avec les minorités religieuses», s’est défendu mercredi Recep Tayyip Erdogan. «Il nous est impossible d’accepter cette mentalité évangéliste et sioniste et ce ton menaçant venant des Etats-Unis», a également déclaré le président turc, répondant aux questions de journalistes à Ankara. «Personne ne gagnera quoi que ce soit à cette approche pleine de propos menaçants.»
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Les relations entre la Turquie et les Etats-Unis, qui ont les deux plus grandes armées de l’Otan, sont compliquées par des désaccords sur le dossier syrien et le sort du prédicateur et opposant turc Fethullah Gülen, exilé en Amérique, dont Ankara réclame avec insistance l’extradition pour son implication présumée dans le putsch avorté de juillet 2016. Cette demande est restée pour l’heure lettre morte.