Le titre de son livre, encore une fois, s’est avéré prémonitoire. En octobre 2020, au sortir d’un premier confinement qui a mis sous éteignoir l’incendie social des Gilets jaunes survenu deux ans plus tôt, Christophe Guilluy publie Le Temps des gens ordinaires (Flammarion). Bien vu. Six ans plus tôt, en septembre 2014, au début du mandat du président socialiste François Hollande, ce géographe amateur de polémiques avait ébranlé pas mal de certitudes avec sa «France périphérique» chez le même éditeur. Or le voici en train d’arpenter une autre ligne de crête: celle de l’exclusion républicaine d’une partie de la population, carburant des colères et des rebellions.