Des tirs contestés
Le ministère russe de la défense a affirmé que des navires avaient tiré des coups de semonce en direction du HMS Defender et qu’un avion Su-24M avait effectué un «bombardement de précaution le long du parcours» du bateau. Les journalistes sur place confirment avoir entendu des tirs, mais hors de portée du navire militaire estime le correspondant de la BBC.
No warning shots have been fired at HMS Defender.
— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) 23 juin 2021
The Royal Navy ship is conducting innocent passage through Ukrainian territorial waters in accordance with international law.
Dans une réaction officielle quelques heures après l’accrochage, le ministère de la défense britannique a nié les tirs de semonce en direction du HMS Defender ainsi que le bombardement. Ce dernier attribue les tirs entendus à des exercices d’artillerie russes en cours dans la région. En réponse, les autorités russes ont publié sur Twitter une vidéo présentée comme filmée pendant l’incident.
Footage of Russian Black Sea Fleet and Border Service of the Federal Security Service's prevention of the breach of the Russian Federation state border committed by the UK Navy destroyer «Defender» pic.twitter.com/4VnAlMjK4Y
— Минобороны России (@mod_russia) 23 juin 2021
L’attaché aux affaires militaires de l’ambassade du Royaume-Uni a été convoqué par le ministère de la défense russe dans la foulée de l’incident, et ce jeudi c’était au tour de l’ambassadrice britannique Deborah Bronnert d’être convoquée au ministère des Affaires étrangères.
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Un contexte tendu
Cet événement et surtout la communication des deux pays autour illustrent les tensions qui entourent la Crimée. Au moment de l’accrochage, le HMS Defender se situait au large du cap Fiolent, situé à proximité du port de Sébastopol, où est installée une importante base navale russe. Pour la Russie, le HMS Defender s’est aventuré d’environ 3 kilomètres dans les eaux russes. Depuis l’annexion de la Crimée en 2014, le pays considère qu’il s’agit de ses eaux territoriales.
Ce statut, et celui de la Crimée, n’est pas reconnu pas de nombreux pays comme le rappellent la position du ministère britannique de la défense et la déclaration de Boris Johnson. «Le navire de la Royal Navy effectue un passage inoffensif dans les eaux territoriales ukrainiennes conformément au droit international», ont affirmé les autorités britanniques.
Ces tensions sont aussi renforcées par la tenue prochaine de vastes manœuvres militaires en mer Noire. Du 28 juin au 10 juillet, l’exercice Sea Breeze 2021, organisé par la marine américaine en partenariat avec la marine ukrainienne doit rassembler 5000 soldats, 32 navires et 40 avions avec la participation de 32 pays membres ou partenaires de l’OTAN. Une démonstration de force qui pourrait expliquer l’attitude russe.
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«Au cas où de telles provocations se reproduisent, toute la responsabilité de leurs éventuelles conséquences reposera entièrement sur la partie britannique», ont prévenu les autorités russes dans un communiqué ce jeudi. Avant son départ d’Odessa, le HMS Defender a servi de cadre à la signature d’un accord entre le Royaume-Uni et l’Ukraine pour une coopération dans la construction de navires et de deux bases navales.
Today, on board of @HMSDefender in Odesa, UK Minister for Defence Procurement Jeremy Quin and Deputy Defence Minister of Ukraine Oleksandr Myroniuk signed an important Memorandum of Implementation for naval partnership projects between a consortium of UK industry and @UA_NAVY 1/3 pic.twitter.com/KAF3TEQX9x
— UK in Ukraine 🇬🇧🇺🇦 (@UKinUkraine) 21 juin 2021