Amnesty met en cause l’armée ukrainienne puis s’excuse
L’ONG avait publié jeudi un rapport accusant l’armée ukrainienne de mettre en danger les populations civiles. Devant le tollé provoqué à Kiev, Amnesty International a présenté dimanche ses excuses, mais maintient ses conclusions
La polémique qu’a causée le rapport d’Amnesty International publié jeudi sur la guerre en Ukraine laissera des traces. Le gouvernement de Kiev a condamné de manière virulente la prise de position de l’ONG, qui avait affirmé que les tactiques de l’armée ukrainienne mettaient en danger les populations civiles. Dans la foulée, la quasi-totalité de la société civile s’est emportée vis-à-vis d’un rapport jugé «unilatéral». Vendredi soir, la directrice d’Amnesty International Ukraine, Oksana Pokalchuk, a quant à elle démissionné, dénonçant les conclusions de l’organisation dont elle dirigeait le bureau ukrainien depuis sept ans.
Dimanche, Amnesty International a semblé prendre la mesure du malaise, en présentant ses excuses pour «la détresse et la colère» causées. Il faut dire que la secrétaire générale de l’ONG, Agnès Callamard, n’y était pas allée de main morte, qualifiant de «trolls ukrainiens et russes» les critiques qui fusaient sur son rapport sur les réseaux sociaux. «La priorité d’Amnesty International dans ce conflit, comme dans tout autre conflit, est de veiller à ce que les civils soient protégés», tempère le communiqué de dimanche, qui refuse néanmoins de revenir sur ses accusations: «Tout en maintenant entièrement nos conclusions, nous regrettons la douleur causée.»