Après Kiev, la débâcle russe dans la campagne de Kharkiv
Les villages libérés respirent et comptent leurs morts. Les démineurs commencent leur travail alors que des cadavres traînent sans sépulture. Bien que des crimes de guerre aient été commis, les habitants se refusent à rendre les Russes seuls responsables de la guerre
Un tank russe détruit a été placé en travers de la chaussée à l’entrée de Vilkhivka, à une quinzaine de kilomètres à l’est de Kharkiv. Des grandes lettres blanches ont été tracées à la va-vite sur le blindage carbonisé en guise de message de bienvenue. On y lit «Azov était ici», du nom du bataillon nationaliste qui se bat aussi dans l’usine Azovstal à Marioupol, car ce sont les combattants d’Azov qui ont libéré le village.
Les habitants de Vilkhivka et de la campagne alentour ont vu les troupes russes déguerpir il y a environ trois semaines. Mais les bombardements ont continué, les contraignant à se terrer chez eux. Depuis mardi, les canons russes ne tonnent plus et la route s’est enfin ouverte aux civils. Au milieu des décombres, entre les cratères, subsistent de nombreuses roquettes non explosées et fichées dans l’asphalte ou dans les jardins.