L’agression s’est produite en début d’après-midi à l’intérieur de ce lieu emblématique, situé dans le centre historique de la capitale, près de la cathédrale Notre-Dame.
Les enquêteurs explorent notamment la piste d’un conflit personnel, ont indiqué des sources concordantes. L’assaillant, abattu dans la cour de la préfecture, travaillait à la Direction du renseignement de la préfecture de police, au service informatique, et il souffrait d’un handicap.
En début d’après-midi, le lieu était placé sous haute sécurité: le périmètre était bouclé, une dizaine de camions de pompiers étaient sur place, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Ça courait partout, ça pleurait partout», a témoigné à l’AFP Emery Siamandi, interprète présent à l’intérieur de la préfecture au moment de l’attaque. «J’ai entendu un tir, j’ai compris que c’était à l’intérieur», raconte-t-il. «Quelques instants après, j’ai vu des policières qui pleuraient. Elles étaient en panique».
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Le ministre de l’Intérieur français, Christophe Castaner, qui devait se rendre en Turquie, a repoussé son déplacement et s’est rendu sur les lieux. Il a été rejoint par le Premier ministre, Edouard Philippe et la maire de Paris, Anne Hidalgo. Emmanuel Macron était également présent «pour témoigner son soutien et sa solidarité à l'ensemble des personnels».
Peu avant 12h00, un message d’alerte a été diffusé dans les hauts-parleurs du palais de justice de Paris, situé en face de la préfecture. «Une agression s’est produite à la préfecture de police. La situation est maîtrisée», le secteur «reste sous surveillance», mettait en garde le message.
Le drame après la «marche de la colère»
Cette agression meurtrière survient au lendemain d’une manifestation de milliers de policiers à Paris, pour une «marche de la colère», une mobilisation inédite depuis près de 20 ans.
Contrairement aux précédentes mobilisations, ce n’est pas un fait divers sanglant qui a agi comme élément déclencheur, mais une surcharge de travail et de tensions liée au mouvement social des «gilets jaunes», entrés en fronde contre la politique sociale et fiscale du gouvernement depuis près d’un an, et un bond des suicides au sein de la police (52 depuis janvier), un mal endémique dans l’institution.
Selon les organisations syndicales, 26 000 personnes participaient à cette mobilisation. Il y a près de 150 000 policiers en France.
«Il y a aujourd’hui des éléments qui s’ajoutent les uns aux autres: après la vague d’attentats terroristes, les forces de l’ordre ont dû faire face avec les gilets jaunes à une mobilisation dans la durée, avec des conditions d’intervention très difficiles. Il y a également la question des suicides qui ressurgit, mais aussi les relations détériorées avec la population», a expliqué Jacques Maillard, qui codirige un centre de recherches sur le droit et les institutions pénales.