Le camion de la mort

«Je zigzaguais entre les gens pour rejoindre mon scooter, garé à deux pas. Au loin, un bruit. Des cris. Ma première pensée: un malin a voulu faire son petit feu d’artifice de son côté et ne l’a pas maîtrisé… Mais non. Une fraction de seconde plus tard, un énorme camion blanc filait à une allure folle sur les gens donnant des coups de volant pour faucher un maximum de personnes. Ce camion de la mort est passé à quelques mètres de moi et je n’ai pas réalisé.»

Des corps comme des quilles

«J’ai vu des corps qui volaient comme des quilles de bowling sur son passage. Entendu des bruits, des hurlements que je n’oublierai jamais. J’étais tétanisé. Je n’ai pas bougé. J’ai suivi ce corbillard des yeux. Autour de moi, c’était la panique. Les gens couraient, criaient, pleuraient. Alors, j’ai réalisé. Et j’ai couru avec eux. Direction le Cocodile (un restaurant de Nice), dans lequel tout le monde venait se réfugier. Je n’y suis resté que quelques minutes mais qui m’ont paru une éternité.»

Du sang, des gémissements

«Je voulais absolument savoir ce qu’il s’était passé. Je suis alors sorti. La Prom’(la Promenade des Anglais) était déserte. Aucun bruit. Pas de sirène. Aucune voiture. J’ai alors traversé le terre-plein pour retourner à l’endroit du passage du camion. J’ai croisé, Raymond, la cinquantaine, en larmes qui m’a soufflé: «Il y a des morts partout.» Il avait raison. Juste derrière lui, des corps tous les cinq mètres sans vie, des membres… Du sang. Des gémissements. Les plagistes ont été les tout premiers sur les lieux. Ils ont amené de l’eau pour les blessés et des serviettes qu’ils ont déposées là où il n’y avait plus d’espoir.»


Lire en intégralité son témoignage sur Medium: «C’était une soirée cool…»

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