En Autriche aussi, un difficile débat sur la neutralité
guerre en Ukraine
AbonnéA l’heure de la guerre en Ukraine, des experts militaires et politiciens appellent à repenser la neutralité autrichienne. Mais le débat est difficile dans la république alpine où elle fait partie de l’identité nationale, comme en Suisse

Lors de sa visite en Ukraine au début du mois de février, le président autrichien Alexander Van der Bellen a dû rappeler en quoi consistait la neutralité de son pays: une neutralité militaire mais pas morale. Alors que Volodymyr Zelensky demandait une aide plus conséquente, l’écologiste de 79 ans a rappelé que son pays ne pouvait en aucun cas livrer d’armes à l’Ukraine mais qu’il continuerait à la soutenir sur le plan politique et humanitaire. Imposée par l’URSS en 1955 en échange du retour à l’indépendance, la neutralité est, depuis, devenue un pilier de l’identité nationale de l’Autriche. Le pays n’est membre d’aucune alliance militaire et n’accueille aucune base étrangère sur son sol. «Contrairement à la Suisse, l’Autriche n’est pas un grand producteur d’armes. Nous ne sommes pas en mesure d’en vendre à des pays qui voudraient ensuite les livrer à l’Ukraine: cette question ne se pose donc pas pour nous», pointe Walter Feichtinger, ancien officier et directeur de l’Institut pour le support de la paix et de la gestion de conflits à l’Académie de défense nationale d’Autriche.