Dans Bakhmout crucifiée: «On se bat maintenant à trois rues de mon pâté de maisons»
Reportage
AbonnéLes troupes russes coupent peu à peu les accès routiers. Pourtant, plus de 5000 civils s’accrochent à leur ville au risque d’y mourir. L’armée ukrainienne se défend avec l’énergie du désespoir et au prix de pertes humaines importantes, mais la perspective d’un retrait vers des lignes de défense plus solides se précise
Un pénitent sans âge se fraye un chemin à travers les autres soiffards, éclopés et retraités hagards réunis dans l’abri. Il s’agenouille devant le pasteur baptiste qui l’invite à confesser ses péchés. «Dieu, pardonne-moi tous mes meurtres», dit-il sans baisser la voix. La petite assemblée reste indifférente, car dans l’enfer de Bakhmout, personne n’est plus juge de personne.