Europe
Quelques jours après l'arrestation du journaliste Roman Protassevitch par le pouvoir biélorusse, un autre opposant, Sciapan Latypau, a tenté de mettre fin à ses jours lors de son procès

Un opposant au régime biélorusse, Sciapan Latypau, a tenté de se suicider pendant son procès ce mardi. Dans des vidéos partagées sur le réseau social Twitter, l’homme de 41 ans apparaît inanimé sur un banc dans une cage, entouré de policiers en uniforme. Sur d’autres images, il est ensuite évacué sur une civière, toujours inconscient, la gorge ensanglantée. Il se serait plongé un stylo dans la gorge selon certains récits. Selon des personnes qui assistaient au procès, il avait l’air d’avoir été battu.
Avant de passer à l’acte, Sciapan Latypau aurait déclaré qu’on l’avait menacé de poursuivre sa famille et ses voisins s’il ne plaidait pas coupable. L’opposant était emprisonné depuis le 15 septembre dernier, suite à une manifestation à Minsk où il avait demandé à des policiers cagoulés de s’identifier, selon des médias locaux.
Pour ne pas retourner aux mains d’une police politique qui le torture et le menace de s’en prendre à sa famille s’il ne collabore pas, l’opposant biélorusse Sciapan Latypau se tranche la gorge en plein tribunal. Il est dans le coma. Cela se passe en Europe. En 2021.#FreeBelarus https://t.co/vX0aQstGQB
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) June 1, 2021
Ce tragique événement intervient un peu plus d’une semaine après l’arrestation du journaliste et militant Roman Protassevitch, enlevé à Minsk par les autorités lors du détournement de son avion qui reliait Athènes à Vilnius, le 23 mai. Lui aussi était apparu dans une vidéo d’aveux, vraisemblablement forcés, diffusée par le pouvoir biélorusse au lendemain de son arrestation. Sa compagne, Sofia Sapega, a également été arrêtée.
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Un avocat qui aurait rendu visite aux deux détenus a affirmé que le journaliste se portait bien, rapporte l’agence Reuters. Une version mise en doute par l’opposante Sviatlana Tsikhanouskaya, ancienne candidate à l’élection présidentielle, qui estimé lors d’une conférence de presse que ce dernier avait été torturé.
De nouvelles sanctions
Depuis cette arrestation, la communauté internationale tente de faire pression sur le régime d’Alexandre Loukachenko. Lundi, l’OTAN, a restreint l’accès de son siège à Bruxelles aux personnels biélorusses. L’Union européenne, qui a interdit son espace aérien et ses aéroports aux avions biélorusses, prépare des sanctions économiques qui doivent être examinées lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères le 21 juin. Selon la BBC, les Biélorusses sont actuellement interdits de voyager à l'étranger.
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Vendredi dernier, les Etats-Unis ont annoncé qu’ils allaient également mettre en place des mesures de rétorsion, coordonnées avec l’Union européenne. Dans le même temps, le président russe Vladimir Poutine a rencontré Alexandre Loukachenko à Sotchi sur les bords de la mer Noire pour un sommet de deux jours.