Le président bulgare a annoncé lundi la tenue de nouvelles élections le 2 octobre, les quatrièmes en un an et demi, après la chute fin juin du gouvernement réformateur de Kiril Petkov.

Roumen Radev a signé un décret dissolvant le parlement à compter du 2 août et fixé la date du nouveau scrutin, selon un communiqué. Il a par ailleurs nommé un cabinet intérimaire, qui sera dirigé par son conseiller à la démographie et politique sociale Galab Donev.

Lire aussi: Eleonora Mitrofanova, l’ambassadrice russe au cœur de la crise diplomatique entre Sofia et Moscou

Kiril Petkov, qui avait en décembre, à l’issue des troisièmes législatives de l’année, réussi à former une coalition hétéroclite a perdu le soutien d’un des partis avant d’être renversé par une motion de censure au bout de six mois à peine. Depuis, aucune formation n’est parvenue à réunir une majorité suffisante pour gouverner. D’où la nécessité de convoquer de nouveau les Bulgares aux urnes.

Le poid du conflit ukrainien

Elu pour combattre la corruption dans ce pays le plus pauvre de l’Union européenne, le premier ministre libéral formé à Harvard a été rattrapé par la guerre en Ukraine. Le conflit a accentué les tensions internes sur cette terre traditionnellement russophile, de la livraison d’aide militaire à la rupture des livraisons de gaz par Moscou.

La Bulgarie est en proie depuis l’été 2020 à une instabilité déclenchée par des manifestations massives contre le premier ministre conservateur Boïko Borissov, alors au pouvoir quasiment sans interruption depuis 2009.

Lire également: Skopje accepte le compromis permettant des négociations d’adhésion à l’Union européenne

Les analystes prédisent un nouveau parlement tout aussi morcelé, avec pas moins de sept partis susceptibles de se disputer les 240 sièges, selon trois sondages récents. La crise politique risque d’aggraver les déboires économiques de ce pays des Balkans, confronté à une inflation galopante et à des inquiétudes pour l’approvisionnement en énergie cet hiver.