La campagne de Kiev reprend vie en cherchant ses morts
Reportage
AbonnéDeux semaines après le retrait des troupes russes, les villages libérés évaluent les dégâts et tentent, avec l’aide de volontaires, de colmater les destructions. Mais sans électricité ni réseau téléphonique, l’ombre des disparus fait redouter le pire

La maison en bois de Diomina Valentina n’a pas résisté à l’impact. Toiture arrachée, planches déchirées, poêle cassé: «La maison est irrécupérable», constate, impassible, cette femme de 73 ans. Aidée par des voisins, elle transforme l’abri de jardin en chambre. Un foyer de cendres, entouré de quelques briques rouges, sert désormais à préparer le bortsch. A Mykhailivka-Rubezhivka, un village à 33 km de Kiev, «se nourrir n’a jamais été un problème. Ici, on a tous des réserves de patates et des conserves à la cave. On échange en fonction des besoins», rapporte Vitali, un voisin.