Depuis Bondy (Seine-Saint-Denis), l’ancienne ministre de la Justice de François Hollande a indiqué qu’elle «accepterai(t) le verdict de la Primaire populaire», «dernière chance d’une union possible de la gauche».
Cette initiative citoyenne pilote une «investiture populaire», à savoir un vote de ses plus de 300.000 signataires du 27 au 30 janvier pour désigner leur candidat d’élection.
Aujourd’hui à #Bondy pour soutenir Sylvine Thomassin, candidate d’union de la gauche à l’élection municipale. Bondy nous inspire et nous montre que l’union est possible. Mobilisons-nous ! pic.twitter.com/hyWc6ydnyB
— Christiane Taubira (@ChTaubira) 9 janvier 2022
Christiane Taubira et la candidate socialiste Anne Hidalgo l’ont évoquée comme moyen possible pour trancher entre les cinq principales candidatures à gauche. Mais l’écologiste Yannick Jadot, l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, le communiste Fabien Roussel et le chantre de la «Remontada de la France» Arnaud Montebourg ont dit non.
«J’invite les autres candidats de gauche et écologiste à en faire autant», c’est-à-dire accepter le «verdict» de la Primaire populaire, a lancé Christiane Taubira.
Anne Hidalgo très isolée
De son côté, Anne Hidalgo «prend acte» des refus face à sa proposition de primaire plus classique, avec «un débat à la loyale, un vote à la loyale». Samedi, après s’être recueillie devant la tombe de l’ancien président François Mitterrand (1981-1995) à Jarnac (Charente), la socialiste a reconnu l’échec «pour l’instant» de sa proposition, pointant en particulier le refus de Yannick Jadot.
«Je ne dis pas +c’est fini aujourd’hui+», a-t-elle complété dimanche sur Cnews et Europe 1, en évoquant la Primaire populaire: «le 15 janvier nous verrons qui souhaiterait participer ou pas».
Une belle prise pour les Zemmouriens
A droite, c’est l’annonce par l’ancien numéro 2 de LR Guillaume Peltier de son ralliement au candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour (Reconquête!) qui a fait des vagues.
«J’ai pris la décision de soutenir le seul candidat de la droite, le seul candidat fidèle aux valeurs du RPR, le seul candidat capable de battre Emmanuel Macron parce que capable de rassembler tous les électeurs de droite», a indiqué le député du Loir-et-Cher à Cnews et Europe 1, en se mettant en retrait de son parti.
Et d’appuyer sur un point sensible dans la campagne de la candidate de LR: «Je n’ai aucune garantie d’un non-ralliement (de Valérie Pécresse) à Emmanuel Macron», a-t-il critiqué, jugeant que «Valérie Pécresse et Emmanuel Macron, c’est la même chose».
En déplacement à Cerbère (Pyrénées-Orientales) à la frontière franco-espagnole, l’autre candidate à l’extrême droite Marine Le Pen (RN) a vilipendé Guillaume Peltier, qui «aura coché toutes les cases, aura fait tous les mouvements politiques».
Elle a pronostiqué que l’ex-polémiste «terminera en dessous de 10%» au premier tour de la présidentielle.
Eric Zemmour, qui a vu un «tournant» dans le soutien de M. Peltier, présentera lui lundi ses voeux à la presse depuis son QG de campagne à Paris, et dévoilera également le premier thème de son programme.
Valérie Pécresse veut faire une différence
Samedi, Valérie Pécresse avait pour sa part pris pour cible Emmanuel Macron, un président «pyromane» et «déconnecté des aspirations profondes» des Français selon elle.
«S’il s’autorise à +emmerder+ les Français, pourquoi les Français respecteraient-ils l’Etat, se respecteraient-ils les uns les autres ? Il alimente le rejet de toutes les figures d’autorité», a-t-elle fustigé devant la presse, en référence aux déclarations fracassantes d’Emmanuel Macron, décidé à «emmerder» les non-vaccinés contre le Covid-19.
Quelques jours après ces propos controversés, les manifestations des anti-pass sanitaire et «antivax» ont connu samedi un très net rebond, avec 105.200 participants dans toute la France selon le ministère de l’Intérieur, soit une mobilisation plus que quadruplée par rapport à la précédente, le 18 décembre.
Le projet de loi instituant le pass vaccinal, adopté jeudi matin par les députés dans la douleur, arrive lundi en commission au Sénat dominé par la droite, puis mardi dans l’hémicycle.