Christiane Taubira, une femme tout sauf providentielle pour la gauche française
COMMENTAIRE. L’ancienne ministre de la Justice française, désormais candidate à la présidence de la République, est d’abord assurée de diviser encore plus son camp politique. La méthode et le calendrier de son annonce ont de quoi laisser perplexe. Son intervention au journal de France 2 n’a pas permis de dissiper le flou
Le scénario privilégié au départ était celui de la femme providentielle: dernière à officialiser sa candidature à la présidence de la République au sein de la gauche française, ce samedi dans la banlieue de Lyon, Christiane Taubira espérait sans doute un «big bang». L’annonce de sa possible entrée en lice, en décembre, avait en effet fixé ce rendez-vous de la mi-janvier dans l’espoir évident d’amener certains de ses amis politiques à se désister en sa faveur.
Populaire auprès de la jeunesse et d’une partie des sympathisants de gauche pour son combat gagné en faveur du «mariage pour tous», et son inclinaison plutôt favorable aux thèses de la «cancel culture» importée des Etats-Unis, l’ancienne ministre de la Justice (2012-2016) se voyait en rassembleuse de dernière minute. Avec, comme moyen de crédibiliser son aventure, le vote attendu en ligne de «la primaire populaire», cette consultation qui, entre le 27 et le 30 janvier, doit désigner lequel des candidats de gauche, déclarés ou non, représente le mieux ce camp politique dans la course à l’Elysée. Christiane Taubira se retrouvera donc «évaluée» sur internet, par une note allant de 1 à 5, tout comme six autres candidats parmi lesquels Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot.