Lundi soir, après de longues hésitations en cours de journée, la Fédération française de football a finalement organisé une rencontre entre les finalistes malheureux de la Coupe du monde et leurs supporters au cœur de Paris. Après une nuit douchée par la pluie, le froid et la victoire argentine, après la gueule de bois du matin, ils étaient nombreux à en redemander. Il faut dire que la température et le ciel étaient beaucoup plus cléments.

A 21h, sur la place de la Concorde, heure d’arrivée prévue pour le bus des Bleus, la foule attendait dans une drôle d’ambiance de veillée funèbre. On sentait que les jeunes supporters voulaient donner une dernière chance à ce Mondial, mais qu’ils n’y croyaient plus vraiment.

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Le convoi avait du retard. La triste attente a duré. Mais dès que le bus a montré le bout de son nez, les fumigènes, la Marseillaise et les différents chants en hommage aux joueurs se sont enchaînés. Une heure et demie après leur atterrissage en provenance du Qatar, les héros du jour se sont montrés et ont longuement salué la foule au balcon de l’hôtel de Crillon. Pendant une bonne heure, ils ont entonné des chants et communiqué par gestes, aussi bien que possible avec la distance imposée par un impressionnant dispositif policier. Le temps de quelques «Merci les Bleus!», on se serait cru au stade, presque vainqueurs.

Mbappé sur toutes les lèvres

Puis les stars du Mondial se sont retirées, tout comme une partie de la foule, lentement mais sûrement. Certains ont joué les prolongations pour les caméras, mettant une ambiance de discothèque à ciel ouvert et tout le monde est finalement reparti en souriant, bien moins triste qu’en arrivant.

Quelques feux d’artifice tirés au milieu de la foule et des fumées bleues, blanches et rouges ont donné parfois une coloration légèrement sulfureuse à l’événement, mais la tension n’est jamais montée au point de faire craindre de sérieux débordements. On avait surtout affaire à une foule de jeunes qui voulait faire la fête une dernière fois avant de revenir à la normalité d’un monde sans Mondial.

La police a annoncé le chiffre impressionnant de 50 000 supporters réunis devant le palace. Un public très populaire et jeune. Ahmed, Maxime et Aurélien, que nous avons croisés en partant, étaient là pour remercier Kylian Mbappé. Tout le monde n’avait d’ailleurs pratiquement que le nom du génie de Bondy à la bouche. Mais on sentait bien que ces jeunes parisiens étaient surtout là pour prolonger la folie de la finale et la magie du parcours des Bleus. Trop jeunes pour avoir vécu la foule de 2018, ils voulaient vivre l’événement «avec des gens», eux qui n’avaient «jamais vécu autant d’émotions».

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