Ils avaient disparu sans bruit, dans la tourmente de la guerre. Un vendredi d’automne, veille de vacances scolaires, des centaines d’enfants de la région de Kherson n’étaient pas rentrés chez eux. Les directeurs des écoles avaient incité leurs parents à accepter qu’ils aillent deux semaines en colonie de vacances en Crimée. A la fin des congés, nul n’était revenu. Filles et garçons avaient été pris dans ce qui semble être une vaste opération de la Russie destinée à déporter et à «russifier» les enfants d’Ukraine.