À Kiev la semaine dernière, nous avons pris un engagement : œuvrer pour offrir à l’Ukraine le statut de candidat à… https://t.co/4DnbFEknzd
— EmmanuelMacron (@Emmanuel Macron)23 janvier 2022
La géopolitique au cœur de la décision
Accompagné de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et du président du Conseil, Charles Michel, le président français a explicité le choix des Vingt-Sept en insistant sur la crédibilité de l’Union qui était en jeu. La France a longtemps fait partie des pays qui ont freiné tout nouvel élargissement de l’UE au profit d’un approfondissement des institutions. «Il y a une tension entre la réalité géopolitique et l’approfondissement de notre Europe, mais face à la guerre, il était de notre devoir d’agir.»
Interpellés sur les blocages constatés lors de ce même sommet sur le processus de plusieurs pays des Balkans, et la différence de traitement dénoncée par ces derniers, les trois dirigeants ont plaidé la bonne foi et confirmé que les engagements seront respectés. La pression est mise en particulier sur la Bulgarie, son parlement et son président pour lever son veto visant la Macédoine du Nord, lequel bloque également le processus d’adhésion de l’Albanie.
«Pour être honnête, a poursuivi Emmanuel Macron, nous formons une famille, nous habitons sur la même rue, mais pas forcément dans la même maison. C’est pour cela que je propose une «communauté politique européenne.» Cette ancienne idée française d’un espace européen plus large que l’Union, allant de l’Atlantique à l’Oural, a été remise au goût du jour par la présidence française de l’Union sans convaincre jusqu’ici plus largement. Son principe devait toutefois faire l’objet de discussions dans la nuit. La France évoque désormais un espace allant de l’Atlantique, en incluant les Britanniques «jusqu’aux frontières russes et turques», ce qui exclut donc la Turquie pourtant toujours officiellement candidate à l’adhésion.
«Décision historique»
Ursula von der Leyen s’est dite convaincue que cette décision de nature à transformer le continent «nous renforcera tous, les Ukrainiens face à l’agression russe, et les Européens dans leur unité». Si la Géorgie ne s’est pas vu offrir le statut de candidat, «elle a désormais une perspective, c’est un grand pas, c’est la première fois qu’elle atteint cette étape», précise la présidente de la Commission européenne. Un calendrier devra prochainement être proposé par ses services. Charles Michel a expliqué que les Vingt-Sept ont pu annoncer cette «décision historique» aux dirigeants de ces trois pays par visioconférence. Un nouveau soutien militaire et financier a par ailleurs été évoqué avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «Nous avons attendu (cette décision) pendant cent vingt jours et même pendant trente ans, depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991, a déclaré ce dernier sur une vidéo. Nous gagnerons à coup sûr» face à l’armée du président russe Vladimir Poutine.