Les employés «otages» de la centrale de Zaporijjia
Reportage
AbonnéPrès de 8000 personnes travaillent encore à la centrale nucléaire, occupée par les Russes mais raccordée vendredi au réseau électrique ukrainien après en avoir été débranchée la veille. Alors que la panique monte, leurs familles tentent coûte que coûte de rejoindre les territoires sous contrôle ukrainien

«Du balcon, on voyait les roquettes voler au-dessus de nous. A Energodar [ville jouxtant la centrale de Zaporijjia], tout le monde est de plus en plus inquiet, les bombardements s’intensifient, c’est pour ça qu’on a décidé de partir», raconte Valentina, 64 ans, depuis le parking d’une grande surface en banlieue de Zaporijjia reconverti en centre de transit. Comme cette employée à la retraite de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, c’est ici qu’arrivent, épuisés, les habitants des régions occupées ayant réussi à rejoindre le territoire contrôlé par les Ukrainiens. «Il nous a fallu sept jours d’attente pour pouvoir passer le check-point russe», explique-t-elle.