Eric Zemmour et le Rassemblement national: l’extrême droite française face à la valse des traîtres
L’ex-polémiste et son parti, Reconquête, se félicitent d’attirer des ralliés du Rassemblement national. Marine Le Pen dénonce les traîtrises à répétition. L’extrême droite française donne, avant la présidentielle, l’image d’un bazar politique où la fidélité compte moins que les sondages et les promesses électorales
C’était un duel. C’est désormais une bataille. Et la guerre est programmée, sur fond de valse des traîtres. Entre Eric Zemmour et Marine Le Pen, les deux figures de proue de l’extrême droite française, le moment est aux ralliements et aux traîtrises, pour l’heure en défaveur de la candidate battue par Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle de 2017.
Ces derniers jours, le parti zemmourien, Reconquête, né après la déclaration de candidature de l’ex-polémiste le 30 novembre 2021, a le vent en poupe, côté transferts. Après le ralliement de l’avocat médiatique Gilbert Collard, député RN du Gard survenu le 22 janvier, c’est au tour de l’eurodéputé Nicolas Bay de regarder, dit-on, en direction de l’ancien journaliste du Figaro. Mais une prise de parole est surtout guettée par tous les observateurs: celle de la nièce de Marine Le Pen, l’ancienne députée Marion Maréchal Le Pen, âgée de 32 ans. Après avoir dit qu’elle ne soutiendrait pas sa tante dans la course à l’Elysée, la benjamine du clan Le Pen a affirmé «pencher pour Eric Zemmour» sans pour autant rejoindre ce dernier. De quoi nourrir un suspense déstabilisant au sein du Rassemblement national, héritier du Front national créé en 1971 par son grand-père, le nonagénaire Jean-Marie Le Pen. «Que ceux qui veulent partir partent, mais qu’ils le fassent maintenant», a réagi Marine Le Pen lors d’un déplacement à Madrid samedi 29 janvier.