Ces ex-Allemands de l’Est qui demandent le respect
Trente ans après la réunification, le besoin de reconnaissance des anciens citoyens de la RDA reste fort. Les jeunes valorisent la mémoire de leurs parents et souhaitent un discours nuancé sur leur propre identité
Tobias Kremkau travaille dans le numérique à Berlin mais pourrait mener son activité professionnelle n’importe où. Pour cet Allemand de 35 ans, la question de son identité ne s’est longtemps pas posée. Né en Saxe-Anhalt, il a passé les cinq premières années de sa vie dans l’ex-RDA, un Etat socialiste disparu le 3 octobre 1990, il y a tout juste trente ans. Ce jour-là, la République fédérale d’Allemagne se réunifiait. «Mes parents ont souvent raconté des histoires de la RDA à table mais je ne me suis jamais senti Allemand de l’Est, jusqu’à ce que je rencontre d’autres jeunes de mon âge, à la frontière polonaise, constate-t-il. C’était il y a trois ans. J’ai réalisé tous nos points communs. Nous avons vécu une période de très fort chômage dans les années 1990, après la chute du Mur. Nous avons vu la montée de l’extrême droite à la même période et nous avons presque tous étudié à l’Ouest.»
Notre reportage: Leipzig, 9 octobre 1989: trois lieux, une histoire