Financement libyen: la reine de la presse people, Mimi Marchand, mise en examen
France
La patronne de l'agence de paparazzi BestImage est suspectée de «subornation de témoin» dans l'affaire du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007

Nouveau rebondissement dans l'affaire du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Mimi Marchand, figure de la presse people, a été mise en examen samedi pour «subornation de témoin», «association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée» et placée sous contrôle judiciaire, a indiqué son avocate Me Caroline Toby à l'AFP. Surnommée «Mimi», la patronne de l'agence de paparazzi BestImage «conteste fermement les faits reprochés».
Proche du couple Macron, Mimi Marchand avait été placée en garde à vue jeudi dans une information judiciaire ouverte après un entretien accordé, en novembre dernier, par Ziad Takieddine à un journaliste de l'hebdomadaire Paris Match, qui s'était rendu au Liban avec un photographe de BestImage. Lors de cet entretien Ziad Takieddine avait retiré ses déclarations contre Nicolas Sarkozy, après l'avoir accusé d'avoir touché de l'argent pour sa campagne présidentielle de la part du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. «La vérité éclate», avait alors immédiatement triomphé l'ancien chef de l'Etat.
«Propos déformés»
Deux mois plus tard, interrogé le 14 janvier à Beyrouth par les juges d'instruction Aude Buresi et Marc Sommerer, chargés du dossier libyen, l'intermédiaire, connu pour sa versatilité, avait déclaré qu'il ne confirmait «pas les propos» de l'entretien, prétendant qu'ils avaient été «déformés» par Paris Match, qui «appartient à un ami de Sarkozy». Mimi Marchand «a agi en qualité de journaliste qui a eu l'exclusivité de cet entretien», a déclaré samedi Me Caroline Toby. «Elle n'a fait qu'organiser les photos et l'interview, dans le périmètre de son métier», a-t-elle expliqué.
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Cinq autres personnes ont été également placées en garde à vue jeudi dans le cadre de cette enquête. Le journaliste de Paris Match, François de Labarre, a été libéré dans la soirée, sans poursuite à ce stade. Parmi les quatre autres individus, qui étaient en cours de présentation à la justice en vue d'une mise en examen samedi matin, figurent le publicitaire Arnaud de la Villesbrunne, ancien directeur de l'agence Publicis, mais aussi l'homme d'affaires Pierre Reynaud et Noël Dubus, un homme déjà condamné pour escroquerie.
Selon Le Parisien, Noël Dubus, qui s'est rendu à deux reprises à Beyrouth pour y rencontrer Ziad Takeddine avant sa rétractation, aurait bénéficié de versements suspects, via M. Villesbrunne, qui était un des prestataires de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Selon le quotidien Libération, l'homme d'affaire Pierre Reynaud aurait, quant à lui, avancé à Noël Dubus des fonds à remettre à Ziad Takieddine.
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