La gauche française bousculée par la primaire «Taubira»

Richard Werly

La gauche française était jusque-là éparpillée dans la course présidentielle. La voici bousculée, voire ébranlée par le résultat de la «primaire populaire» à l’issue de trois journées de vote en ligne, du jeudi 27 janvier à dimanche soir.

Avec près de 390 000 votants sur 460 000 inscrits, ce scrutin citoyen, organisé en dehors des partis et dont beaucoup d’observateurs continuent de questionner les modalités (il s’agissait d’évaluer les candidats en leur accordant des mentions, comme pour un examen scolaire), va sans doute peser sur la campagne. Un impact lié au nom de celle qui l’a remporté: l’ancienne ministre de la Justice (2012-2016) Christiane Taubira, arrivée en tête avec une mention «Bien +», devant l’écologiste Yannick Jadot (Assez bien +) et Jean-Luc Mélenchon (Assez Bien -). D’autant que ce scrutin sur internet se solde par une défaite sans appel pour la socialiste Anne Hidalgo, arrivée en 5e position derrière l’eurodéputé Pierre Larrouturou – chantre de la réduction du temps de travail – tous deux partageant la même mention: passable +, en forme de gifle pour l’actuelle maire de Paris, réélue en septembre 2020.