Une route traverse les collines de débris. Depuis deux jours, la rue Fillak est partiellement rouverte. Elle ne souffre plus de l’ombre des restes du pont Morandi, effondré il y a un an. Le quartier, coupé en deux jusqu’en début de semaine, peut respirer à nouveau. La destruction est officiellement terminée. Un vent positif souffle ainsi sur le faubourg. La rue «me fait penser à un pays bombardé ou à Alep, en Syrie», tranche pourtant Franco Ravera, représentant du Comité des déplacés du quartier. La chute du pont a en réalité brisé une communauté. Contrairement aux autres habitants, ce fonctionnaire public fait partie des quelque 566 personnes contraintes de quitter leur logement dans la zone rouge. Il habitait sous la structure. Il vit désormais dans le centre de Gênes.