L’opinion ne se construit plus de la même manière. Chaque jour de cette semaine, en prévision du premier tour de l’élection présidentielle française ce dimanche 10 avril, nous publions le portrait d’un des nouveaux influenceurs du débat politique français.

C’est un jeune homme pressé qui déboule dans la salle de réunion. «Je suis désolé pour mon retard», lance Hugo Travers, tout sourire, avant d’installer son corps longiligne sur une chaise cannée, prêt à répondre à une salve de questions chronométrées. L’intervieweur des candidats à la présidentielle a un agenda de ministre. Au moment du rendez-vous dans son studio d’enregistrement à Paris, il attendait un retour de l’entourage du président sortant, Emmanuel Macron, pour un entretien face cachée, du nom de son format diffusé sur YouTube, dans lequel les prétendants à l’Elysée écrasent un buzzer avant de répondre à une question de fond dissimulée derrière un émoji.