Selon CNN, le taux de radioactivité dans les locaux qui ont été occupés par l’armée russe est encore aujourd'hui plus élevés que d’habitude, en raison des particules et de la poussière que les soldats ont apporté avec eux. «Ils sont allés dans la Forêt rouge et ont ramené du matériel radioactif sur leurs chaussures», indique à la chaîne d’information américaine un soldat ukrainien. «Les autres endroits vont bien, mais les radiations ont augmenté ici, parce qu’ils vivaient ici.» «C’est fou, vraiment», s’étonne le ministre ukrainien de l’énergie, German Galouchtchenko.
Au moment de l’invasion, environ 170 membres des forces de sécurité ukrainiennes ont été emmenés au sous-sol et y ont été retenus prisonniers durant 30 jours, indique de son côté la BBC qui a également pu visiter les lieux. Ils auraient été déplacés en Biélorussie au moment du retrait russe.
Vol de carburant russe pour faire tourner un générateur
Les techniciens de la centrale ont eux continué à travailler pendant l’occupation, dans des conditions difficiles et sans possibilité d’être relevés, pendant plusieurs semaines. «Nous avons dû constamment négocier avec [les soldats], et faire tout notre possible pour ne pas les offenser, afin qu’ils autorisent notre personnel à gérer l’installation», raconte un ingénieur ukrainien à la BBC. Le courant a été coupé durant trois jours, continue le responsable, qui ajoute s’être «démené pour trouver du carburant pour le générateur, allant même jusqu’à en voler aux Russes», explique la chaîne britannique.
De nombreux employés dénoncent dans les trois médias le pillage des différents bâtiments de la centrale. Et tous s’étonnent de l’apparent manque d’information dont disposait le personnel militaire russe, au sujet de la sécurité nucléaire et de l’histoire de la centrale de Tchernobyl.
Le New York Times évoque notamment un épisode au cours duquel un soldat russe aurait ramassé à mains nues une source de cobalt-60 sur un site de stockage de déchets, «s’exposant ainsi à une telle radiation en quelques secondes qu’elle a dépassé les limites d’un compteur Geiger». Le journal précise qu’on ne sait pas ce qui est arrivé à cet homme depuis.