Le jour où un pape enterre un pape

«Il voulait toujours nous accompagner vers la rencontre avec Jésus», assure le pape François. Sa voix résonne devant plusieurs milliers de fidèles. L’audience générale de mercredi prend des airs de répétition générale des funérailles historiques de son prédécesseur, prévues le lendemain. «Je voudrais que nous nous unissions à ceux, tout près, qui sont en train de rendre hommage à Benoît XVI», lance-t-il encore. Trois jours après le début de l’exposition du corps du pontife démissionnaire, des milliers de personnes attendent encore devant la basilique. Les fidèles pouvaient lui dire adieu jusqu’à 19h en cette journée ensoleillée.

«On voit qu’il a beaucoup souffert, souffle Carlo, les yeux lucides. Son corps est très marqué par ces dernières années, il n’est jamais descendu de la Croix. Je me suis vraiment ému quand j’ai perçu sa souffrance.» Ce Milanais emprunte l’avenue de la Conciliation, la basilique derrière lui, comme de nombreux autres croyants. Il marche lentement dans le couloir créé au milieu de l’artère permettant aux fidèles de s’en aller rapidement. Le service de sécurité est léger, contrairement aux funérailles de Jean Paul II en 2005 ou à sa canonisation neuf ans plus tard. Mille agents seront déployés ce jeudi autour du Vatican, selon la presse italienne. Quatre points d’entrée et deux passages par des portiques de sécurité pavent la route jusqu’à la place Saint-Pierre.