Reportage
AbonnéAlors que les combats se poursuivent pour le contrôle de la région de Donetsk, notamment autour de Bakhmout, les autorités de Kiev tentent d’évacuer les civils encore présents. Ceux qui se résignent à partir prennent le chemin de l’exil, sans espoir de retour

Il est 3h30 du matin, et Kramatorsk sursaute. Un énorme bang sourd retentit et une onde de choc traverse les corps, même protégés par des murs. Le jour levé, quelques passants s’arrêtent sur le bord de la rue de l’Aéroclub, où a été déplacé l’énorme fût tombé du ciel. «C’est un missile S-300, il y a même marqué l’année de production, 1985», indique un policier. Désormais, l’armée russe utilise ce type de missiles sol-air sur des cibles urbaines, de façon très imprécise. Cette fois, c’est tombé dans le jardin d’Oleksandr, un père de famille trentenaire. «C’est bizarre, j’ai eu très soif pendant la nuit, je me suis levé, dit-il. J’avais le verre en main à la fenêtre et il y a eu un grand éclat de lumière.»