Clausewitz, le théoricien du «brouillard de la guerre», n’avait pas prévu que deux siècles plus tard les smartphones et les chaînes Telegram mettraient à mal les tentatives des états-majors d’imposer un silence opérationnel. Mercredi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’était borné à annoncer que son armée avait repris du terrain dans la région de Kharkiv, se refusant à nommer les localités. Peine perdue. Jeudi, c’est un flot de vidéos qui ruisselle sur les réseaux: Balakliia est reprise; une colonne blindée pénètre à toute allure dans Volokhiv Yar; le drapeau ukrainien est levé dans la localité voisine de Borshchivka; désormais, le nœud routier et ferroviaire de Koupiansk, plus à l’est, est à portée de canon.