L’Ecosse exprime son attachement au Royaume-Uni
Grande-Bretagne
Le Parti national écossais perd des sièges au profit des Conservateurs

En écho au référendum sur le Brexit de juin 2016, le résultat des élections générales britanniques résonne particulièrement en Irlande du Nord et en Ecosse. Cette dernière voit le recul du Parti national écossais (SNP) qui perd 19 sièges. C’est un véritable camouflet pour Nicola Sturgeon, la cheffe du SNP, qui voit sa politique indépendantiste désavouée par les électeurs écossais.
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Mais vendredi, c’est l’Irlande du Nord qui s’est retrouvée au centre de l’échiquier politique et ce bien que, avec 18 sièges sur 650, elle ne pèse pas très lourd à la Chambre des communes de Westminster. En concluant une alliance avec le Parti unioniste démocrate (DUP), plus grand parti nord-irlandais et cinquième force politique du Royaume avec 10 députés, Theresa May a réussi à former un gouvernement et à se maintenir à Downing street.
Défaire amère
Dans sa première déclaration après l’annonce des résultats, vendredi, Nicola Sturgeon n’a pas caché sa déception. La défaite est amère, car le parti n’envoie que 35 députés au parlement, alors que le SNP avait réussi lors du dernier scrutin général, en 2015, à obtenir 56 sièges sur les 59 qui reviennent à toutes les circonscriptions écossaises.
Indéniablement, la question du référendum sur l’indépendance a joué un rôle dans le résultat de ces législatives
Après le vote sur le Brexit, lors duquel les Ecossais avait exprimé leur désir de rester au sein de l’Union européenne (UE), Nicola Sturgeon avait très vite annoncé sa volonté d’organiser un nouveau référendum d’autodétermination. Cette prise de position lui a coûté des voix, a-t-elle reconnu vendredi: «Indéniablement, la question du référendum sur l’indépendance a joué un rôle dans le résultat de ces législatives».
Dans la foulée, elle a promis de revoir sa politique, mais a aussi souligné que «son parti avait gagné les élections en Ecosse». Mais dans les régions limitrophes de l’Angleterre, où l’on est attaché à l’idée du Royaume-Uni, les électeurs se sont tournés vers les tories, perçus comme plus à même de défendre l’unité. L’ex-premier ministre écossais Alex Salmond fait les frais de cette débâcle: il perd face à un adversaire conservateur.
Hostilité tenace
Lors du vote sur le Brexit il y a un an, l’Irlande du Nord avait aussi voté majoritairement pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l’UE. Mais face à la question européenne, les deux plus grands partis nord-irlandais s’opposent: le Sinn Féin (le parti nationaliste catholique) plaide pour le maintien dans l’UE grâce à la réunification avec la République d’Irlande mais le DUP (unioniste et protestant) défend le maintien de la libre circulation entre les deux nations irlandaises grâce à la mise en place d’un Brexit aménagé ou plus «doux».
Aussi longtemps que Jeremy Corbyn sera à la tête du Labour, nous nous assurerons que le premier ministre soit un tory
Les plaies de la guerre civile qui a déchiré l’Irlande du Nord jusqu’à l’accord du Vendredi saint en 1998 ne sont pas encore refermées: entre les catholiques nationalistes du Sinn Féin et les protestants unionistes du DUP, l’hostilité est tenace. Ainsi, aux yeux d’Arlene Foster, la dernière premier ministre d’Irlande du Nord et leader du DUP, tout devait être mis en œuvre pour empêcher Jeremy Corbyn, qui ne cache pas sa proximité avec le Sinn Féin, de former un gouvernement: «L’alternative à Theresa May est intolérable. Aussi longtemps que Jeremy Corbyn sera à la tête du Labour, nous nous assurerons que le premier ministre soit un tory», a-t-elle déclaré vendredi après ses entretiens avec Theresa May.
La perspective d’un éclatement du Royaume-Uni avec la sécession de l’Ecosse et la réunification des deux Irlande s’éloigne: dans ces deux nations, les électeurs ont exprimé, à un an d’intervalle, leur attachement à l’Europe et à l’unité du Royaume.