L’Europe se prépare à une guerre longue

Frédéric Koller

L’Europe n’avait pas vu venir l’invasion de l’Ukraine de Vladimir Poutine? Un an plus tard, elle s’affirme prête à tenir le choc aussi longtemps que nécessaire face au chef du Kremlin. C’est le message qu’a fait passer à Munich le tandem franco-allemand. «Nous sommes prêts», déclarent désormais en chœur le chancelier Olaf Scholz et le président Emmanuel Macron. Prêts à tout mettre en œuvre, diplomatiquement et militairement, «pour s’assurer que la Russie ne gagne pas cette guerre». Et donc pour que l’Ukraine l’emporte.

«A ceux qui affirment que l’on prolonge la guerre en livrant des armes à l’Ukraine, je réponds que c’est l’inverse qui est vrai. C’est en aidant l’Ukraine militairement que nous mettrons un terme à l’agression de Vladimir Poutine», a déclaré Olaf Scholz dans le discours d’ouverture de la 59e édition de la Conférence de Munich sur la sécurité. Longtemps critiqué pour ses hésitations, le chancelier allemand a répondu à ses détracteurs en évoquant la responsabilité particulière qui est celle de l’Allemagne. «Pour la première fois, une puissance nucléaire s’engage dans une guerre impérialiste sur le continent européen, a-t-il expliqué. Il faut montrer avec précaution les dangers d’une telle guerre. Nous ne voulons pas y être entraînés. La prudence doit l’emporter sur la précipitation.»