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L’acclamation des eurosceptiques
Nigel Farage a aussi été bruyamment acclamé dans l’hémicycle par les eurodéputés eurosceptiques. «Je suis membre du Parlement depuis 17 ans et mon objectif a toujours été de conduire le Royaume-Uni hors de l’UE, a-t-il déclaré d’emblée. Mon objectif est aujourd’hui atteint.» Une déclaration qui lui a valu des huées incessantes de la part de la majorité des parlementaires. Martin Schulz, le président du Parlement, a dû intervenir pour demander le calme: «La démocratie, c’est aussi écouter celui avec qui on n’est pas d’accord».
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Nigel Farage et le parlement d’accord sur un point
Le député souverainiste britannique était toutefois sur la même longueur d’onde sur le point essentiel du débat, c’est-à-dire une mise en œuvre rapide du vote populaire. Comme de nombreux orateurs, il s’est dit en faveur d’actionner immédiatement l’article 50 du Traité de Lisbonne qui porte sur le retrait d’un pays membre de l’UE. «Le peuple a parlé, a-t-il dit. Dès lors, il faut aller de l’avant.»
Le Parlement européen a pour sa part exigé l’activation «immédiate» la clause de retrait de l’UE, prévue dans le traité de Lisbonne, «pour éviter à chacun une incertitude qui serait préjudiciable et protéger l’intégrité de l’Union». Dans une résolution adoptée par 395 voix pour et 200 voix contre, les eurodéputés soulignent également que «la volonté exprimée par le peuple (britannique) doit être entièrement et scrupuleusement respectée».
Le discours de Nigel Farage contraste avec celui Boris Johnson, le meneur du camp du Brexit, qui, lui, ne souhaite pas de changement dans les relations entre le Royaume-Uni et l’UE à court terme. Nigel Farage est allé plus loin, disant que son pays appartient bel et bien à la nation européenne et pèse de tout son poids tant au niveau continental que mondial. «Bruxelles doit retrouver son sang-froid et négocier un accord digne et respectable avec Londres», a-t-il ajouté.
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Les «mensonges» des pro-Brexit
Sans surprise, le leader du UKIP a fait l’objet de nombreuses attaques dans l’hémicycle. Guy Verhofstadt, chef du groupe politique des Libéraux, s’est dit offusqué, non par la victoire du camp du Brexit, mais par les mensonges débités par le souverainiste britannique. Il a relevé notamment les propos selon lesquels 350 millions de livres seront versées au National Health System en cas de Brexit.
Le militant a aussi été pris à partie par le président de la Commission Jean-Claude Juncker, qui lui a reproché son discours anti-immigration… et sa présence à Bruxelles. «Après votre décision de quitter l’UE, je suis d’une certaine façon très surpris que vous soyez encore ici, lui a-t-il lancé. Vous vous battez pour une sortie, pourquoi vous trouvez-vous ici?»