Carnet de règles claires
Les autorités doivent ainsi encore répondre à quelques questions. Que faire lorsqu’un élève est testé positif au coronavirus? Faut-il imposer une quarantaine à l’école, à la classe ou seulement aux voisins de banc? Et pendant combien de temps? Agostino Miozzo tente encore d’aider les autorités à répondre à ces interrogations – le médecin est devenu le printemps dernier consultant auprès du ministre de l’Education, Patrizio Bianchi. Le but est toujours de «prévenir la diffusion des variants, notamment le Delta, qui a de graves effets aussi sur les jeunes générations», prévient l’expert.
Le gouvernement a donc rédigé pour cette rentrée un carnet de règles claires, consultables sur le site du Ministère de l’éducation. Le masque est obligatoire à l’intérieur des établissements dès l’âge de 6 ans mais la distance de sécurité interpersonnelle d’un mètre n’est désormais que recommandée. Il est par ailleurs conseillé d’aérer les classes pour «assurer l’échange fréquent d’air» afin de «contenir le risque d’exposition au virus». L’Etat a donné les grandes lignes à respecter tout en sachant que les politiques scolaires et sanitaires relèvent des régions. Les mesures sont concertées mais chaque territoire peut ensuite agir différemment. Néanmoins, aucun d’eux n’a pris pour l’heure des mesures plus légères.
Lire aussi: En Italie, le passeport sanitaire pour tous
La disposition la plus discutée, surtout au niveau politique, reste l’obligation du pass sanitaire pour le corps enseignant ainsi que pour quiconque souhaite pénétrer dans les établissements, parents y compris. Pour Matteo Salvini, secrétaire fédéral de la Ligue, à l’extrême droite, et membre du gouvernement d’union nationale mené par Mario Draghi, il s’agit d’une obligation vaccinale déguisée. Or le sésame est «absolument nécessaire, selon le médecin Agostino Miozzo. Il participe à la liberté de la collectivité, en plus de permettre à chacun d’être protégé, et nous permettra le plus vite possible de sortir de cette tragédie.»
93% des enseignants vaccinés
Les responsables des écoles et des crèches, comme des lycées et des universités, ont accès à une plateforme en ligne leur permettant de contrôler la validité du pass de leurs collaborateurs. Chaque jour sans document valide est considéré comme une absence injustifiée. Le salaire est suspendu après cinq journées de manquement. En août dernier, les syndicats avaient protesté. Ils se demandaient par exemple comment une telle mesure pourrait être «élargie au personnel précaire, dont les prestations sont requises quelques heures seulement avant l’entrée en fonction». C’est pourtant ce même personnel scolaire qui a éteint la polémique naissante avec le gouvernement: selon les derniers chiffres disponibles mi-septembre, près de 93% des membres du corps enseignant étaient vaccinés.
Tout a été mis en place pour éviter coûte que coûte un retour à ce que la presse transalpine a baptisé la DAD, la didactique à distance. «L’école italienne a vécu une véritable tragédie, regrette le médecin Agostino Miozzo, car les jeunes ont subi un éloignement ayant eu des effets négatifs non seulement sur l’enseignement théorique, mais aussi sur leur maturation sociale permise par un environnement scolaire qui n’est pas fait seulement de notions mais aussi de relations, d’échanges, de confrontations, de litiges, d’affection et d’amour.» L’Italie est ainsi bien décidée à ne plus éloigner ses enfants de l’école.
Lire encore: Des proches de victimes du covid poursuivent l’Etat italien