Les ministres des Finances de l’UE s’apprêtent à retirer huit pays de leur liste noire de paradis fiscaux. Le Panama est l’un d’eux, a indiqué mardi une source européenne.

«Sauf accident, les ministres des Finances de l’UE devraient sortir de la liste noire le Panama, la Corée du Sud, les Emirats arabes unis, la Tunisie, la Mongolie, Macao, Grenade et Barbade» lors de leur réunion prévue le 23 janvier à Bruxelles, a déclaré un responsable européen.

Selon ce responsable, qui a requis l’anonymat, les huit pays resteront néanmoins sous surveillance étroite. «Ils vont en effet passer sur la liste grise», celle des pays, dont la Suisse, qui ont pris des engagements de bonne conduite en matière fiscale et qui font l’objet d’un suivi.

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Des engagements pris expliquent la décision

«Les ministres devraient adopter cette décision sans discussion», a encore précisé ce responsable, expliquant que les huit pays concernés avaient fourni des engagements justifiant cette décision. Réunis cette semaine, les ambassadeurs des 28 Etats membres de l’Union européenne devraient aussi entériner leur retrait sans discussion.

«Les engagements ont été évalués par les experts et tout le monde est d’accord pour les enlever de la liste», a ajouté ce responsable. Le 5 décembre dernier, les 28 s’étaient dotés pour la première fois d’une liste noire de 17 paradis fiscaux, situés hors de l’UE.

La crédibilité de la liste «affaiblie»

Allégée des huit pays, cette liste n’en comporterait plus que neuf: Bahreïn, Guam, les îles Marshall, la Namibie, les Palaos, Samoa, les Samoa américaines, Sainte-Lucie ainsi que Trinidad et Tobago.

Interrogée par l’AFP, une experte de l’ONG Oxfam, Aurore Chardonnet, a critiqué la décision à venir: «C’est une tendance inquiétante, juste un mois après avoir adopté la liste, ils enlèvent des pays.» «Ils affaiblissent la crédibilité de la liste… qui est en train de se vider», a-t-elle déploré.

Au moment de son adoption en décembre, les 28 membres de l’UE n’étaient pas parvenus à s’entendre sur d’éventuelles sanctions à l’encontre des pays blacklistés.