Une coalition de pays «volontaires» de l'Union européenne envisage de prendre en charge jusqu'à 1500 enfants migrants actuellement bloqués sur les îles grecques par mesure de soutien «humanitaire», a annoncé lundi matin le gouvernement allemand.

«Au plan européen, une négociation se tient ces jours-ci au sujet d'une solution humanitaire avec l'objectif d'organiser la prise en charge de ces enfants dans le cadre d'une «coalition des volontaires»», a souligné le gouvernement allemand dans un communiqué, sans préciser les noms des pays impliqués.

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«Nous voulons soutenir la Grèce à faire face à la situation humanitaire difficile de 1000 à 1500 enfants se trouvant sur les îles» du pays, ont ajouté les partis de la coalition gouvernementale de la chancelière Angela Merkel, conservateurs et sociaux-démocrates, à l'issue d'une réunion de plusieurs heures ayant commencé dimanche soir. «Il s'agit d'enfants qui, en raison d'une maladie, ont urgemment besoin de soins, ou d'enfants non accompagnés et âgés de moins de 14 ans, pour la plupart des filles», ont-ils souligné.

Un mauvais «signal» aux migrants, selon des responsables du parti conservateur

Les partis de gauche en Allemagne notamment font pression depuis plusieurs jours pour que l'Europe et l'Allemagne en particulier prennent en charge les enfants déjà présents en Grèce ou se pressant à la frontière turco-grecque, après la diffusion d'images sur la situation très précaire de nombreux mineurs sur place.

Certains responsables du parti conservateur d'Angela Merkel avaient toutefois exprimé ces derniers jours leur scepticisme, redoutant d'envoyer un mauvais «signal» aux migrants qu'ils étaient à nouveau les bienvenus en Allemagne.

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Le pays a accueilli plus d'un million d'entre eux suite à la crise des migrants de 2015, ce qui a créé des remous politiques importants dans le pays et fragilisé jusqu'à aujourd'hui la chancelière Angela Merkel en dopant l'opposition d'extrême droite notamment.

Recep Tayyip Erdogan attendu à Bruxelles lundi

Des milliers de migrants tentent de passer la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis que le président turc a annoncé le 29 février qu'il cessait de respecter un accord de mars 2016 avec l'Union européenne prévoyant que les migrants restent en Turquie, en échange d'une aide financière européenne à Ankara.

Les autorités grecques ont annoncé jeudi que plus de 1700 d'entre eux étaient arrivés sur les îles grecques, dont des mineurs, venant s'ajouter aux 38 000 déjà présents qui surpeuplent les camps de réfugiés dans des conditions de plus en plus précaires.

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Cette situation tendue a réveillé en Europe le souvenir de la crise migratoire de 2015. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a toutefois envoyé un signal d'apaisement en donnant l'ordre aux garde-côtes d'empêcher les migrants de traverser la mer Egée. Il a aussi annoncé dimanche se rendre lundi en Belgique afin de discuter de la question migratoire avec des responsables de l'Union européenne, peu après avoir appelé la Grèce à «ouvrir les portes» aux migrants.