Mère russe, fils ukrainien: la rupture
Ukraine, un an après
AbonnéUKRAINE, UN AN APRÈS. Elle se dit Russe. Il affirme être Ukrainien. Ils ne se sont plus parlé depuis le 24 février 2022. Mère et fils, ils sont nés et ont vécu la majorité de leur vie en Crimée. Ils racontent au «Temps» pourquoi ils soutiennent l’un ou l’autre camp

Le jeudi 24 février 2022, Kiev s’est réveillée dans le fracas des missiles de l’armée russe, qui envahissait l’Ukraine. Vie quotidienne des Ukrainiens, migration des réfugiés, infrastructures, armement, crises énergétique et alimentaire, conséquences de cette guerre sur l’Europe et le monde… Notre dossier spécial.
«Je me sens Russe. Nous, en Crimée, on ne s’est jamais sentis Ukrainiens. On ne sait pas parler ukrainien, on ne connaît pas leurs traditions. Ici, tout est russe. Comme dans le Donbass.» Irina, 49 ans, vit à Evpatoria, une ville littorale de l’est de la presqu’île de Crimée, annexée par la Russie en 2014. Le Temps l’a jointe par téléphone sur sollicitation de son fils. Lui-même ne lui parle plus. Une blessure familiale, effet secondaire de cette guerre.