Pandémie, vaccins et libertés: l’impossible débat français
A cent jours de la présidentielle d’avril 2022, le climat politique est plus que jamais dominé par une logique d’affrontement sans merci. Impossible, dans ce contexte, d’espérer un débat serein sur la question du vaccin, dont Emmanuel Macron fait désormais un thème de campagne
D’abord la provocation qui fait le buzz. Puis le sondage qui semble accréditer sa stratégie. Après avoir, mercredi, dans le quotidien populaire Le Parisien, annoncé son intention «d’emmerder» les non-vaccinés, qualifiés «d’irresponsables» qui ne «sont plus des citoyens», Emmanuel Macron a de quoi être rassuré, à quelques semaines de sa déclaration de candidature attendue fin janvier-début février. Publié hier, mais réalisé avant sa déclaration fracassante, un sondage de l’institut IFOP pour LCI donne à nouveau le président français vainqueur du premier tour le 10 avril, avec 25% des voix, soit un peu plus que son score de 2017 (24,01%). De quoi l’inciter à continuer de «choisir le clivage», pour reprendre le titre du Monde selon lequel le locataire de l’Elysée «veut faire de son combat sans merci contre les non-vaccinés un argument de campagne» au moment où la propagation du variant Omicron explose, avec 335 000 contaminations en vingt-quatre heures…
Emmanuel Macron, en fait, a surtout compris que la dégradation du climat politique autour des questions sanitaires, en France, ne laisse plus de place, d’ici à la présidentielle, à la recherche du compromis et à un débat serein sur les libertés publiques. Retour sur une escalade…