Pour Paris, la «perfide Albion» se révèle derrière la guerre des chalutiers
France
AbonnéIl n’aura pas fallu longtemps pour que la France et le Royaume-Uni déterrent la hache de guerre après l’accord sur le Brexit. La guerre des chalutiers est le sujet du moment. Mais à l’issue de leur rencontre ce dimanche, Boris Johnson et Emmanuel Macron ont eu bien du mal à refréner leur envie d’en découdre

Que Paris et Londres s’affrontent ces jours-ci sur les eaux de la Manche et de la mer du Nord n’est peut-être pas si étonnant que cela. Sur le papier, la guerre de la pêche qu’Emmanuel Macron et Boris Johnson ont cherché à éteindre ce dimanche, lors de leur courte entrevue en marge du sommet du G20 à Rome, est une conséquence directe de l’accord commercial du Brexit signé le 24 décembre 2020, et interprété de façon radicalement différente des deux côtés du «Channel». Mais comment ne pas voir, dans ce duel, une vérité également confirmée par le rôle clé joué par le Royaume-Uni dans l’alliance AUKUS, qui a conduit l’Australie à renoncer, le 15 septembre, à acquérir 12 sous-marins français, pour un montant estimé de près de 50 milliards d’euros? Dans les deux cas, pêche et sous-marins, c’est au large de leurs côtes que les deux frères ennemis européens se retrouvent face à face. De quoi faire remonter en France l’une des plus vieilles expressions: celle du «coup de Trafalgar» mené par la «perfide Albion», en souvenir de la bataille navale remportée, le 21 octobre 1805, par l’escadre de l’amiral Nelson contre la flotte franco-espagnole assemblée par l’empereur Napoléon Ier pour préparer une possible invasion des îles Britanniques…