Devant l’école élémentaire de Belleville, dans le XXe arrondissement de Paris, la foule du premier tour a cédé sa place à une arrivée timide et au compte-gouttes d’électeurs. Dans cet édifice à l’architecture typique de la IIIe République, avec ses hautes fenêtres et briques colorées, le candidat d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon est arrivé largement en tête le 10 avril, avec plus de 64% des suffrages exprimés, contre à peine 13% en faveur du président sortant, Emmanuel Macron. Il y a quelques jours, la foule se massait devant le bâtiment, du jamais-vu. «Il y avait tellement de monde. On a dû repousser la fermeture à 21h», raconte Michel Jallamion, président du bureau de vote, constatant une forte abstention au second tour. «Je m’y attendais, on a observé la même tendance en 2017.» Sur les panneaux d’affichage, un autocollant appelle les votants à chasser le centriste du pouvoir, indice de la contestation qui règne dans cette terre populaire acquise à la gauche.