Quelle mouche l’avait donc piqué lorsque, seul contre tous, Ilia Ponomarev a voté contre l’annexion de la Crimée en 2014, à la douma, le parlement russe? Réfugié à Kiev dans un lieu qu’il ne peut dévoiler, l’ancien député pour la Sibérie ne regrette rien. Même s’il est persona non grata dans son pays natal et qu’il figure assurément sur la liste du renseignement russe des personnes à abattre. Il n’en était d’ailleurs pas à son coup d’essai puisqu’il a aussi été le seul à voter en 2013 contre la loi pénalisant la «propagande homosexuelle». Son parcours est sinueux, mais il y voit, lui, une cohérence: il a été, tour à tour, membre du Parti communiste (2002-2007), du parti social-démocrate Une Russie juste (2007-2013), puis a rejoint les Verts. Il se présente comme un socialiste atypique doublé d’un libre penseur adepte du libéralisme économique. Il connaît les rouages du pouvoir russe, se montre féru d’économie et de nouvelles technologies.