Sept personnes ont été déférées dans la nuit en vue d'être présentées mercredi à un juge antiterroriste pour l'ouverture d'une information judiciaire et d'éventuelles mises en examen après l'assassinat vendredi du professeur Samuel Paty, rapporte le Parquet national antiterroriste. Parmi elles, figurent deux mineurs suspectés d'avoir reçu de l'argent de l'assaillant en échange de renseignements sur la victime, le parent d'élève ayant lancé la mobilisation contre le professeur, le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui et trois amis de l'assaillant soupçonnés de l'avoir convoyé ou de l'avoir accompagné lors de l'achat d'une arme. Les gardes à vue de neuf autres personnes ont, en revanche, été levées mardi soir.

Le père d'élève qui avait appelé à une mobilisation sur les réseaux sociaux contre Samuel Paty, le professeur assassiné vendredi près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), a échangé des messages par téléphone avec l'assaillant dans les jours qui ont précédé l'attaque, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.

Ces échanges ont eu lieu sur la messagerie WhatsApp, a ajouté cette source proche, confirmant une information de BFMTV, sans donner de précisions sur leur contenu.

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Le père de la collégienne avait donné son numéro de téléphone sur Facebook dans un message accompagnant une vidéo diffusée le 8 octobre, dans laquelle il appelait à la mobilisation contre Samuel Paty après un cours sur les caricatures de Mahomet auquel, disait-il, avait assisté sa fille.

Cette dernière, scolarisée en 4e, faisait bien partie d'une classe à laquelle Samuel Paty a dispensé un cours sur la liberté d'expression, le 6 octobre, mais elle était absente ce jour-là, selon une source proche du dossier.

Il avait diffusé le 12 octobre sur Youtube une nouvelle vidéo prenant pour cible l'enseignant, où on l'apercevait en compagnie du militant islamiste Abdelhakim Sefrioui. Les deux hommes étaient en garde à vue mardi après-midi dans cette enquête antiterroriste, avec 14 autres personnes dont cinq collégiens.