«J’ai malheureusement dû voter Marine Le Pen. Je l’ai fait uniquement pour mon fils. Je ne veux pas qu’il aille bosser jusqu’à 65 ans.» Alain, magasinier à la SNCF pendant toute sa carrière, est retraité depuis trois ans. Comme lui, de nombreux électeurs du Rassemblement national m’ont dit être davantage convaincus par les propositions sociales du parti que par ses positions identitaires. Dans l’entre-deux-tours de la présidentielle française, l’âge de la retraite est effectivement devenu le sujet le plus explosif de cette année électorale. La question qui fâche dans un pays où les colères ne demandent qu’à être rallumées. Près de 77% des Français estiment qu’Emmanuel Macron devrait retirer son projet reportant l’âge de départ à 65 ans. A tel point que cette mesure a été la première sur laquelle le président en campagne a ouvert la porte à des compromis. L’âge légal passerait finalement de 62 à 64 ans d’ici à la fin de son second mandat avec une «clause de revoyure» pour la suite.