Scandale chez les Duhamel-Kouchner, la France intellectuelle accusée
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AbonnéAccusé d’inceste, le politologue Olivier Duhamel occupe, depuis des décennies, les avant-postes de la vie politique et intellectuelle française. Dans le livre de sa belle-fille attendu ce jeudi, sa famille et celle de l’ancien ministre Bernard Kouchner apparaissent comme un tragique théâtre d’ombres et de lumières

Ouverture d'une enquête
Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête pour «viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans» après la publication d'extraits du livre de Camille Kouchner accusant son beau-père Olivier Duhamel d'avoir agressé sexuellement son jumeau adolescent à la fin des années 1980, a annoncé le procureur de Paris Rémy Heitz. Le communiqué révèle qu'une «précédente procédure» sur ces faits avait été classée sans suite en 2011. «Les nouvelles investigations, confiées à la Brigade de protection des mineurs (BPM) de la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), s'attacheront à faire la lumière sur ces faits, à identifier toute autre victime potentielle et à vérifier l'éventuelle prescription de l'action publique», a ajouté le procureur.
A chacun sa version du récit familial. Lorsqu’il publie, en 2019, le roman Colette et Jacques sur la vie rocambolesque de ses parents – l’ancien résistant Jacques Duhamel, devenu ministre de Georges Pompidou, et Colette Rousselot, longtemps directrice des Editions La Table Ronde – Olivier Duhamel insiste sur le symbolisme de ce couple, pilier de la scène politique et littéraire parisienne des années 1950-70. Une mère qualifiée de «femme libre, directe, à rebours des conventions de son époque et de son milieu». Un père «toujours sceptique», obsédé par la réticence de son fils à poursuivre sa thèse en sciences politiques. Colette et Jacques est célébré comme le reflet d’une époque révolue. Le Monde, Le Figaro et tous les autres y vont de leurs compliments. Logique: Olivier Duhamel, constitutionnaliste et politologue de premier plan, est un intellectuel incontournable. N’est-ce pas à l’ancien député européen socialiste (1997-2004) que les partis politiques français doivent l’idée de ces «primaires» pour sélectionner leur candidat à la présidentielle, déjouées avec fracas en 2017 par le bulldozer Macron?