Au bout d’un chemin de terre à la périphérie du village, un cratère de cinq ou six mètres de profondeur. Hier matin encore s’y trouvait une maison de famille. Hier après-midi encore, le petit Vlad, 11 ans, était en vie. Mais un bombardement a tout détruit et Victor et Katerina, des voisins de la famille sous le choc, montrent l’ampleur des dégâts. Leur toiture s’est envolée, les fenêtres sont éclatées et les murs fissurés. «On est au carrefour de zones militaires. Depuis le début de la guerre, on entend quotidiennement les explosions. Mais celle-ci était énorme», commente Katerina, 49 ans. Au bord des larmes, la femme raconte: «La sirène anti-bombardements aériens résonnait. Mais nous ne descendons plus dans les abris, car on l’entend tellement souvent…» A l’arrière de la maison familiale, les raisins encore acidulés pendent le long de vignes lacérées. Des éclats de verre jonchent les tomates mûres, qui venaient d’être récoltées dans le potager.